Suis-je atteint du syndrome du côlon irritable ou ai-je simplement des troubles intestinaux? Voici comment faire la distinction entre les deux.
La digestion est un sujet d’actualité et on peut facilement penser que tout le monde souffre de troubles intestinaux. Après tout, qui n’a pas déjà eu des gaz et des ballonnements de temps en temps? Il est important de comprendre qu’un intestin normal va faire des siennes de temps à autre. Mangez une bonne portion de pois chiches et de chou-fleur grillé, et vous verrez. Les gaz que vous aurez fort probablement sont normaux et sains. Cela s’explique par tous les bons aliments que vous venez de consommer et qui sont bons pour votre intestin; ils sont riches en fibres et nourrissent vos bonnes bactéries. Le ballonnement peut parfois être attribué à des muscles abdominaux faibles, ce qui permet aux gaz de se répandre dans les intestins de manière visible. Il est normal de sauter une visite à la toilette de temps en temps, particulièrement si vous n’avez pas bu beaucoup d’eau ou avez changé de fuseau horaire.
Et si ça cachait quelque chose? Selon la Fondation canadienne de la santé digestive, jusqu’à cinq millions de Canadiens sont atteints du syndrome du côlon irritable (SCI). L’un des plus grands défis que présente le syndrome du côlon irritable est qu’il n’existe pas de diagnostic précis. Votre médecin fera un bilan médical approfondi et exclura toutes les autres causes potentielles associées aux troubles intestinaux, comme la maladie cœliaque.
L’une des choses les plus importantes que vous pouvez faire si vous croyez avoir des problèmes digestifs est de tenir un journal sur vos apports alimentaires et sur vos symptômes. Notez tous les aliments et les boissons que vous consommez, les symptômes que vous ressentez et le moment auquel ils se manifestent. Ce document est essentiel, car il permettra de savoir si vous devez simplement manger plus de fibres, arrêter les sucreries ou si vous souffrez du syndrome du côlon irritable. Ne tentez pas de poser votre propre diagnostic, collaborez plutôt avec votre médecin et une nutritionniste. Ces professionnels pourraient mettre en évidence certains facteurs que vous pourriez ne pas avoir remarqués.
Vous vous demandez ce qu’est véritablement le syndrome du côlon irritable? Les critères de Rome III sont l’outil standard pour diagnostiquer le syndrome du côlon irritable. Ils vont comme suit, mot pour mot :
« Douleur abdominale ou inconfort digestif** survenant au moins trois jours par mois durant les trois derniers mois, associée avec au moins deux des critères suivants :
– Amélioration par la défécation;
– Survenue associée à une modification de la fréquence des selles;
– Survenue associée à une modification de la consistance des selles. »
- Les critères doivent être remplis durant les trois derniers mois avec l’apparition des symptômes au moins trois mois avant le diagnostic.
- ** « Inconfort » est caractérisé par une sensation abdominale désagréable non douloureuse.
- Une fréquence de douleur ou d’inconfort d’au moins deux jours par semaine lors de l’évaluation de dépistage est recommandée pour l’admissibilité du sujet ou patient en recherche physiopathologique et dans les essais cliniques.
Si vous vous reconnaissez, commencez à tenir un journal sur vos apports alimentaires et prenez un rendez-vous avec votre médecin. Une fois que vous saurez à quoi vous avez affaire, bon nombre d’options thérapeutiques, comme une diète faible en FODMAP ou la consommation de probiotiques, s’offriront à vous pour vous procurer un soulagement.