L’inflammation, les bactéries et les intestins : tout sur la colite ulcéreuse
La colite ulcéreuse est une maladie inflammatoire des intestins (tout comme la maladie de Crohn), qui affecte près de 100 000 Canadiens. Les recherches épidémiologiques menées en 2012 révèlent que la prévalence des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) serait en hausse. Des 10 000 nouveaux cas de MICI diagnostiqués chaque année, environ 4 500 seraient des colites ulcéreuses1.
Bien que la colite ulcéreuse et la maladie de Crohn partagent de nombreuses caractéristiques, elles se distinguent sur certains plans : la colite ulcéreuse affecte le côlon, alors que la maladie de Crohn peut survenir à n’importe quel endroit du tube digestif. La colite ulcéreuse est une inflammation chronique des tissus de la couche interne des intestins. La maladie de Crohn quant à elle s’étend plus en profondeur dans les tissus de l’intestin, mais a tendance à toucher des endroits circonscrits des muqueuses.
Bien que le pronostic de colite ulcéreuse soit moins grave que celui de la maladie de Crohn, les symptômes qu’elle génère peuvent avoir des répercussions importantes sur le bien-être quotidien. Fatigue, aliments déclencheurs, douleurs, inconfort abdominal et épisodes de diarrhée fréquents sont des symptômes communément rencontrés, qui rendent difficiles certaines activités de la vie quotidienne, notamment les sports, le travail physique ou en plein air, ou même les sorties à l’extérieur de la maison. L’une des principales caractéristiques de la maladie est l’envie fréquente d’aller à la salle de bain, même s’il y a peu à éliminer : l’inflammation du rectum entraîne une fausse sensation d’urgence d’aller à la toilette.
Causes de la colite ulcéreuse
Tout comme la maladie de Crohn, la colite ulcéreuse serait le résultat d’une interaction complexe entre la génétique, l’environnement, les bactéries et l’alimentation2,3. Il semblerait que le système immunitaire ne tolérerait pas la présence de la flore intestinale normale, ce qui entraînerait une réaction inflammatoire chronique2. Par ailleurs, la fonction de barrière protectrice de l’intestin serait aussi affaiblie, ce qui accentuerait l’activité inflammatoire2. Mais comment cela se passe-t-il? Rappelez-vous que, à l’instar de votre peau, votre tube digestif joue le rôle de barrière protectrice essentielle entre vous et le monde extérieur. Toutefois, contrairement à la peau, l’intestin n’est formé que d’une seule couche de cellules. Puisque l’intégrité de ces cellules est cruciale pour la santé, le corps vient les aider en produisant une couche de mucus en guise de protection supplémentaire. Les cellules de la muqueuse de l’intestin, aussi appelées les cellules caliciformes, produisent du mucus qui joue un rôle essentiel pour protéger les cellules de l’intestin du contact direct avec les bactéries3. Ce mucus est plus fluide dans le canal vide de l’intestin (aussi connu sous le nom de « lumière »), et plus dense près des cellules de l’intestin. Dans le corps d’une personne en santé, la couche de mucus est épaisse, se régénère rapidement et assure des réactions immunitaires normales avec les bactéries intestinales. En fait, certains types de bactéries stimulent même la production de la couche de mucus.
Il a été démontré qu’en présence de colite ulcéreuse, les cellules caliciformes productrices de mucus étaient moins nombreuses et que la consistance du mucus protecteur était moins épaisse3. Lorsque cela se produit, les bactéries peuvent atteindre, et potentiellement endommager, la barrière cellulaire de l’intestin, ce qui provoque une réaction inflammatoire pour se débarrasser de la bactérie3. Au fur et à mesure que les bactéries entrent en contact avec la barrière cellulaire, les cellules immunitaires s’infiltrent à la surface de l’intestin et, comme des bûches que l’on ajouterait dans un feu, l’inflammation devient de plus en plus intense. Il a également été prouvé que la flore bactérienne perdait en diversité en cas de colite ulcéreuse; le profil bactérien d’une personne atteinte de colite ulcéreuse s’avère différent de celui d’une personne en santé, mais aussi des personnes aux prises avec la maladie de Crohn2,4. Conséquemment à ce changement microbien, les personnes atteintes de colite ulcéreuse sont plus à risque de contracter des infections intestinales causées par l’E. coli ou le C. difficile, ce qui peut mener à des poussées graves de la maladie2.
Nous possédons quelques indices du rôle que joue l’alimentation dans l’apparition et la progression de la maladie. Dans les populations vivant loin de la ligne équatoriale, une situation géographique qui entraîne habituellement de plus faibles quantités de vitamine D dans le sang chez ces habitants, la prévalence de la maladie tend à être plus importante. Il en va de même pour les populations ayant adopté des modèles alimentaires occidentalisés, à taux élevé en gras et faible en fibre. Au Canada, nous avons le triste record du plus haut taux de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin au monde.
Vivre avec la colite ulcéreuse
Bien que les personnes aux prises avec la colite ulcéreuse vivent habituellement des poussées moins fréquentes de la maladie que ce que l’on constate avec la maladie de Crohn, et ont généralement moins de douleur en période de stabilité, la colite ulcéreuse peut avoir des répercussions importantes sur le bien-être au quotidien. Pour les personnes souffrant de symptômes, le traitement médicamenteux est semblable à celui de la maladie de Crohn, soit de l’acide 5-aminosalicylique ou des corticostéroïdes, qui apaisent le système immunitaire5. Dans de rares cas, l'intervention chirurgicale pourrait être nécessaire pour retirer les portions de l’intestin touchées par la maladie.
Dans le cadre de ma pratique, je rencontre souvent des clients aux prises avec la colite ulcéreuse qui prennent de multiples médicaments, mais qui souffrent tout de même d’envies urgentes, de diarrhée, de gaz et de ballonnements. Pour cette raison, les gens tendront à éviter les aliments irritants, comme les légumes, les légumineuses et les grains entiers, et à consommer davantage d’aliments causant de l’inflammation comme la viande, des produits amidonnés et du sucre. Si cette alimentation semble plus facile à tolérer, elle peut toutefois mener à une aggravation de la maladie par la suite6. En fonction de la gravité des symptômes, je commence toujours par recommander des aliments faciles à digérer, notamment ceux à faible quantité de FODMAP comme les grains sans gluten ainsi que les produits sans lactose, combinés à des nutriments qui aident à combattre l’inflammation, par exemple les oméga-3 et la vitamine D. J’introduis aussi dans l’alimentation quotidienne des probiotiques comme Bio-K+. Étant donné la baisse de diversité bactérienne, les gaz et la diarrhée communément associés à cette maladie, la capacité des bactéries probiotiques à aider le système immunitaire à faire son travail font de Bio-K+ un choix thérapeutique à considérer.
La recherche fait également état des bienfaits des probiotiques. Une méta-analyse récente indique que les probiotiques peuvent aider à induire, voire maintenir, la rémission de la maladie6. Les auteurs sont d’avis que les probiotiques agissent sur plusieurs plans : ils régulent l’inflammation à la baisse, améliorent l’efficacité de la barrière intestinale et combattent les souches bactériennes non désirables6. Les probiotiques ont aidé nombre de mes clients à diminuer la fréquence de leur envie d’aller à la toilette et permis à l’intestin de se calmer, de sorte que nous avons pu commencer à introduire des aliments plus nourrissants et anti-inflammatoires, pour une bonne santé à long terme.
Selon la tolérance, j’encourage également une augmentation contrôlée de la consommation de fibres, particulièrement les fibres solubles que l’on retrouve dans le psyllium, les oranges et les flocons d’avoine, afin de favoriser la croissance de bonnes bactéries, ce qui réduit d’autant l’inflammation. Réduire la consommation de viande rouge et augmenter l’apport en protéines végétales riches en fibres ainsi que le poisson et les graines pleins d’oméga-3 se sont aussi avérés bénéfiques pour mes clients.
Puisque l’incidence de la colite ulcéreuse augmente, il est important de savoir que vous avez en grande partie le pouvoir d’améliorer votre santé et votre qualité de vie, même si vous souffrez de la maladie. Favorisez une communauté microbienne saine et diminuez l’inflammation en portant une attention particulière à votre alimentation et en y ajoutant un probiotique dont l’efficacité est cliniquement éprouvée comme Bio-K+.
Vous pouvez trouver les produits Bio-K+ dans les pharmacies, les épiceries et les magasins d’aliments naturels. Consultez notre localisateur de magasins pour trouver le point de vente le plus près. Pour obtenir plus d’information sur Bio-K+, les probiotiques et la santé digestive, communiquez avec nous, suivez-nous sur Facebook et Instagram ou rejoignez notre communauté.
Références
- https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3495699/
- https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27580687
- https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4110578/
- https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3779803/
- https://www.gastrojournal.org/article/S0016-5085(15)00303-0/fulltext
- http://www.mdpi.com/2072-6643/9/3/259
- https://pdfs.semanticscholar.org/9161/0b1c6b79a24f45da043ad208b752835c3c8b.pdf?_ga=2.147401791.968415737.1531154841-2034272401.1518669641