La maladie de Crohn, le microbiote et la recherche du mieux-être
Imaginez être atteint d’une maladie inflammatoire chronique du système digestif caractérisée par de nombreuses visites à la salle de bain, des douleurs intenses et une fatigue qui semble insurmontable. Une maladie tellement grave que l'on doive souvent avoir recours à une opération pour retirer les parties malades de l’intestin. Une maladie pour laquelle il n’existe aucun remède.
C’est la maladie de Crohn. Au Canada, nous connaissons le taux le plus élevé de cette maladie au monde : environ 130 000 d’entre nous sont atteints de cette maladie inflammatoire du système digestif. Nous ne savons toujours pas exactement pourquoi la maladie de Crohn se déclare et semble être en pleine ascension ; cependant, les chercheurs croient maintenant que les interactions entre la génétique, le système immunitaire de l’intestin et le microbiote intestinal jouent un rôle crucial1-3.
Au-delà du syndrome du côlon irritable
La maladie de Crohn se caractérise par une inflammation aiguë qui peut se produire sur n’importe quelle partie du tube digestif, mais touchant le plus souvent les parties inférieures de l’intestin grêle et du côlon. L’inflammation causée par les symptômes la maladie de Crohn est en général plus sérieuse qu’une colite ulcéreuse (une autre forme de maladie inflammatoire de l’intestin). Elle se propage à toutes les couches de l’intestin et pénètre en profondeur dans les tissus.
En cas de maladie de Crohn, il semble que le système immunitaire ne tolère plus la présence normale des micro-organismes intestinaux ; il existe des variations génétiques identifiées, telles que le gène NOD2/CARD5 qui cause une réaction immunitaire accrue à la présence normale des micro-organismes intestinaux chez ceux qui souffrent de la maladie1-3. Plutôt que de reconnaître les micro-organismes intestinaux comme des partenaires, le système immunitaire tente de combattre les bactéries omniprésentes, ce qui entraîne une inflammation accrue, des lésions aux tissus de l’intestin et un dérèglement de la barrière intestinale qui peut permettre aux fragments de bactéries de pénétrer dans la circulation sanguine3. C’est ce cycle d’intolérance, d’inflammation et de lésions qui semble perpétuer la maladie.
Bien que le système immunitaire semble être hostile même aux bonnes bactéries dans la maladie de Crohn, une dysbiose intestinale dangereuse est également manifeste. Le microbiote intestinal d’une personne souffrant de la maladie de Crohn est nettement différent de celui d’une personne ayant un intestin en santé ; on ne sait toujours pas si ces changements défavorables du microbiote intestinal précèdent la maladie, l’accompagnent ou résultent de celle-ci. Les études portant sur le microbiote dans la maladie de Crohn ont découvert de faibles quantités de bactéries possédant des propriétés anti-inflammatoires telles que la Faecalibacterium prausnitzii et des quantités élevées de Eschericia coli1, 2. En fait, les chercheurs ont noté un type inhabituel de bactéries E. coli qui peut envahir la paroi intestinale et même survivre aux macrophages (les cellules immunitaires destinées à éliminer les bactéries), ce qui accroît les pressions pro-inflammatoires3. Outre l’évolution démographique, il est estimé que la fonction et le métabolisme des micro-organismes intestinaux sont également modifiés, se traduisant notamment par la faible production de butyrate, une chaîne d’acides gras courte protectrice1.
Est-ce la maladie de Crohn ?
Souvent diagnostiquée chez les jeunes, la maladie de Crohn connaît un autre pic de diagnostics chez les personnes âgées de près de 50 ans. La maladie de Crohn se caractérise par une diarrhée fréquente (de 10 à 20 défécations par jour), une hémorragie rectale, des douleurs et une perte de poids. Se distinguant par des périodes de poussées et de rémissions, l’inflammation aiguë du côlon endommage la surface absorbante du tube digestif, entraînant une malabsorption et des carences nutritionnelles qui peuvent causer des douleurs et de la fatigue chroniques. L’anémie est un trouble fréquent de même que divers symptômes qui se manifestent sur la peau et dans les yeux. Il est possible de développer de l’arthrite et de ressentir des douleurs articulaires, possiblement associées au dérèglement de la barrière intestinale qui permet aux fragments de bactéries de pénétrer la circulation sanguine. Les calculs biliaires et les calculs néphritiques sont aussi communs chez ceux qui souffrent de la maladie de Crohn.
Le diagnostic de la maladie de Crohn est habituellement confirmé par l’endoscopie, qui permet de voir les lésions inflammatoires de l’intestin, et par les biopsies de tissus effectuées aux fins d’examen. Les niveaux de marqueurs d’inflammation, comme la calprotectine fécale, peuvent détecter une inflammation continue et permettent de surveiller l’évolution de la maladie.
Sur la voie du mieux-être
La nutrition joue un rôle essentiel dans l’amélioration de la qualité de vie et l’issue de la maladie. Il est intéressant de noter que les régimes alimentaires riches en viande rouge, en graisses saturées, en fer et en acides gras oméga 6 sont associés à des risques accrus de la maladie et de l’inflammation4. Tandis que les apports d’acides gras oméga-3, les habitudes alimentaires comprenant davantage de végétaux et de vitamine D, semblent avoir des effets protecteurs4. Comme base de référence, une alimentation anti-inflammatoire qui comprend de l’huile d’olive extra vierge, des aliments de source végétale colorés et riches en fibres ainsi que du curcuma est bénéfique pour combattre l’inflammation et stimule la croissance des bonnes bactéries dans l’intestin. Cependant, les régimes alimentaires idéaux doivent également établir un équilibre par rapport à la capacité de l’intestin irrité à absorber ces aliments végétaux sains.
En raison de la gravité de la maladie de Crohn, elle est souvent traitée de manière intensive, dans le but d’améliorer la qualité de vie et de réduire la nécessité d’une intervention chirurgicale. Les carences nutritionnelles doivent être remédiées pour éviter les complications comme l’anémie et l’ostéoporose. De nombreux médicaments sont souvent prescrits pour soulager les symptômes et lutter contre l’inflammation, comme les antidiarrhéiques, les corticoïdes et les médicaments biologiques tels que le remicade qui bloque le processus inflammatoire. L’utilisation d’antibiotiques est également courante ; il a été démontré qu’il accélère la dysbiose dans le cas de maladie de Crohn et qu’il représente un facteur de risque potentiel de la maladie2. Et dans certains cas, une intervention chirurgicale est requise pour retirer une partie lésée de l’intestin.
En raison du rôle central du microbiote dans la maladie de Crohn, les probiotiques semblent faire partie intégrante d'un traitement adéquat. Au cours de ma pratique, j’ai constaté d’excellents résultats en utilisant Bio-K+ avec mes clients. Les résultats des recherches portant sur la maladie de Crohn et les probiotiques sont mitigés3. Dans un essai clinique, la levure Saccharomyces boulardii n’a pas empêché de façon efficace la récidive5 de la maladie, alors que d’autres essais étudiant d’autres espèces de bactéries Lactobacilli se sont montrés efficaces3.
Quels effets bénéfiques peuvent avoir les probiotiques ?
Les probiotiques peuvent abaisser le niveau de pH intestinal, favorisant la croissance de souches bénéfiques et inhibant la croissance des bactéries pathogènes ; ils peuvent augmenter la production de chaînes d’acides gras courtes et potentiellement améliorer la réponse inflammatoire3. Consultez votre médecin ou votre diététiste sur l’ajout de probiotiques comme Bio-K+ à votre plan nutritionnel ; je recommande souvent de commencer graduellement si vos symptômes sont graves. Commencez avec un quart de pot de Bio-K+ (12,5 milliards de bactéries probiotiques par jour) et augmentez progressivement jusqu’à un pot plein (50 milliards de bactéries probiotiques par jour) selon votre seuil de tolérance.
La maladie de Crohn peut être redoutable, mais il y a de l’espoir. À mesure que nous apprenons davantage sur l’influence réciproque entre le régime, l’immunité et le microbiote, nous nous rapprochons de la meilleure façon de prévenir et de traiter la maladie. Si vous souffrez de la maladie de Crohn, consultez un diététiste autorisé pour vous assurer d’avoir une nutrition optimale et envisagez l’utilisation d’un probiotique fondé sur des preuves cliniques comme Bio-K+.
Vous pouvez trouver les produits Bio-K+ dans les pharmacies, les épiceries et les magasins d’aliments naturels. Consultez notre localisateur de magasins pour trouver le point de vente le plus près. Pour obtenir plus d’information sur Bio-K+, les probiotiques et la santé digestive, communiquez avec nous, suivez-nous sur Facebook et Instagram ou rejoignez notre communauté.
Références
1. Wright et al. 2015. Recent Advances in Characterizing the Gastrointestinal Microbiome in Crohn’s Disease: A Systematic Review. Inflamm Bowel Dis. Volume 21, Number 6
2. Gevers et al. 2014. The treatment-naïve microbiome in new-onset Crohn’s disease. Cell Host Microbe. 2014 March 12; 15(3): 382–392
3. Orel and Trop. 2014. Intestinal microbiota, probiotics and prebiotics in inflammatory bowel disease. World J Gastroenterol. 20(33): 11505-11524
4. Lee et al. 2015. Diet in the Pathogenesis and Treatment of Inflammatory Bowel Diseases. Gastroenterology. 148(6): 1087–1106.
5. Boureille et al. 2013. Saccharomyces boulardii does not prevent relapse of Crohn's disease. Clin Gastroenterol Hepatol.11(8):982-7.