Abus de laxatifs : quel est l'impact sur le microbiote intestinal?
Les troubles digestifs touchent plus de 20 millions de Canadiens1 chaque année et les personnes qui en sont affectées connaissent bien leurs impacts sur leur vie personnelle, professionnelle et sociale.
À titre d’exemple, mentionnons la constipation. Être constipé entraîne son lot de complications physiques et pourrait s’expliquer en partie par une dysbiose au niveau du microbiote intestinal. Cette dysbiose serait engendrée par la présence d’une plus grande quantité de certaines familles de bactéries au détriment de celles influençant notamment le mouvement de l’intestin. Les personnes qui en souffrent recherchent des remèdes pour soulager leurs symptômes et se voient souvent suggérer divers types de laxatifs.
Bien que cette option semble régler rapidement une partie du problème, elle peut cependant contribuer à l’aggraver à long terme surtout si les habitudes de vie ne sont pas revues.
Les différents types de laxatifs
Les laxatifs sont consommés pour diminuer ou combattre un état de constipation et peuvent être classés en plusieurs catégories selon l’action qu’ils ont au niveau du tube digestif2.
- Les laxatifs de lest représentent les fibres alimentaires et augmentent la masse fécale. Ceux-ci ont un impact positif bien connu sur les bactéries de la flore intestinale.
- Les laxatifs osmotiques, parmi lesquels on retrouve les sucres alcool (manitol, sorbitol, etc.), vont attirer l’eau vers l’intestin afin de ramollir les selles.
- Les laxatifs lubrifiants (huile de paraffine, huile minérale, etc.) entourent les selles d’une fine couche lubrifiante, ce qui permet au contenu du gros intestin d’être évacué plus facilement.
- Les laxatifs stimulants, quant à eux, accélèrent la motricité de l’intestin.
Peu importe le choix du consommateur, ils ont tous leur lot d’effets secondaires potentiels tels que l’augmentation des diarrhées, la présence de maux de ventre, la déshydratation et la diminution de l’absorption de certaines vitamines.
Les effets des laxatifs sur le microbiote intestinal
À ces conséquences négatives, on peut ajouter leurs effets indésirables sur le microbiote intestinal (l’ensemble des bactéries qui se retrouvent tout au long du tube digestif). En effet, selon certaines études3,4 où la prise de laxatifs faisait partie d’une étape préalable à un traitement tel qu’une colonoscopie ou à un examen médical, les chercheurs ont observé des changements significatifs au niveau des populations bactériennes du tube digestif avant et après la prise de ces substances dont la dose et la durée influençaient évidemment la gravité de la perturbation.
Dans l’étude de Drago et ces collègues4, le microbiote est demeuré affecté un mois après le lavement pré-colonoscopie et s’est traduit par une diminution significative des Lactobacilles et une augmentation des Entérobactéries comparativement au microbiote d’avant le traitement. Les bactéries de type Streptococcus ont été quatre fois plus importantes un mois après la colonoscopie, suggérant que la prise de laxatifs pouvait moduler le nombre et la diversité des bactéries se retrouvant dans le microbiote.
La diminution des Lactobacilles, famille de bactéries essentielle au maintien d’une bonne santé immunitaire, pouvait induire graduellement le phénomène de perméabilité intestinale, en association avec une élévation de la production de molécules inflammatoires et une augmentation des risques de souffrir de maladies chroniques telles que l’obésité, le diabète de type 2 et le syndrome métabolique.
À la lumière des plus récentes études sur l’impact du microbiote sur la santé globale (autant physique que mentale), il est recommandé de limiter autant que possible les perturbateurs de la flore intestinale dont l’utilisation abusive de laxatifs.
Rétablir son équilibre malgré la prise de laxatifs
Si votre condition ou la présence de traitements variés vous mène vers l’utilisation de ce type de substances, il s’avère important de compenser l’action délétère du produit sur les familles de bactéries en combinant la prise d’un probiotique de qualité, contenant entre autres des Lactobacilles. Les trois souches uniques de bactéries contenues dans les produits Bio-K+ sont d’origine humaine et travaillent en synergie avec les familles déjà présentes dans notre tube digestif afin de stimuler la croissance des bactéries souhaitables, permettant à ces dernières d’optimiser le travail qu’elles font pour la santé de leur hôte, en l’occurrence nous-même.
En combinant la prise de ce probiotique avec la consommation de prébiotiques (fibres alimentaires), de polyphénols (petits fruits) et d’oméga-3 (poissons gras : saumon, truite, sardines, maquereau, thon et hareng), il y a lieu de croire qu’on aurait la recette parfaite pour limiter les dommages sur la flore intestinale causés par la prise de laxatifs.
Serait-il possible d’agir en prévention et de diminuer les statistiques représentant le nombre de personnes atteintes de constipation par des moyens plus naturels que l’utilisation de laxatifs? Tout dépend de la cause principale de cette problématique de santé. Si celle-ci réfère davantage aux habitudes de vie, trois éléments sont à considérer : la consommation de fibres insolubles, l’hydratation et l’activité physique.
Lorsque l’on souffre de constipation, l’objectif est de faire bouger les intestins et d’activer le mouvement de ceux-ci (ce qu’on appelle le péristaltisme intestinal) ce qui favorisera l’évacuation des selles. Ajoutons à cela l’importance de ramollir les selles à l’aide d’une hydratation adéquate et de maintenir un microbiote intestinal sain et varié grâce à une alimentation diversifiée et l’apport d’un supplément probiotique.
Il importe donc de consommer régulièrement des grains entiers, des fruits et des légumes, de mastiquer suffisamment les aliments, de manger plus lentement et de boire environ un à un litre et demi d’eau par jour. Combinez à cela l’intégration d’une activité physique quotidienne pour favoriser le transit intestinal.
En conclusion, il semble justifié de limiter la prise de substances laxatives en grande quantité et à long terme pour éviter les impacts négatifs qu’ils provoquent au sein de la flore intestinale. La diminution des bonnes bactéries causant un changement au niveau de la variété des micro-organismes présents dans le microbiote intestinal peut avoir des conséquences à long terme sur la santé globale, d’où l’importance d’adopter une hygiène de vie favorisant une évacuation adéquate. La santé digestive ne fait pas exception aux règles de base des saines habitudes de vie : prendre son temps, diminuer son stress, se nourrir d’aliments sains et peu transformés, bien s’hydrater et bouger!
Avez-vous d’autres questions sur la santé intestinale ou la prise de laxatifs? Faites-nous en part dans les commentaires ci-bas! Pour plus d'inspirations santé, joignez-vous à notre communauté. Cliquez ici pour trouver le point de vente le plus près de chez vous. Communiquez avec nous ou suivez-nous sur Facebook et Instagram.
Références
- http://cdhf.ca/fr/statistiques
- Roerig JL, Steffen KJ, Mitchell JE, Zunker C. Laxativeabuse: epidemiology, diagnosis and management. Drugs. 2010 Aug 20;70(12):1487-503
- Jalanka J et. al. Effects of bowel cleansing on the intestinal microbiota. Gut. 2015 Oct;64(10):1562-8.
- Drago L, Toscano M, De Grandi R, Casini V, Pace F. Persisting changes of intestinal microbiota after bowel lavage and colonoscopy. Eur J Gastroenterol Hepatol. 2016 May;28(5):532-7.