« Ding! »
6h45, je reçois un message de la garderie. Jamais bon signe…
On nous annonce encore 3 cas de gastro-entérite dans le groupe et on nous demande de porter une attention particulière aux symptômes. Tout pour rassurer les parents!
Nous souhaitons tous que les virus se tiennent loin de notre petit cocon, mais entendons-nous pour dire que celui de la gastro, on veut plutôt qu’il déménage dans la ville voisine. Surtout que les cas de gastro-entérite seraient plus violents cette année, par tous les moyens, on cherche à maximiser nos chances qu’il ne vienne pas s’installer chez-nous.
Pourrions-nous prévenir l’intrusion de ce virus?
Pourrions-nous mieux s’armer pour le combattre?
Actuellement, il n’existe pas d’aliments, de suppléments ou de probiotiques miracles pour éloigner le virus ou pour le combattre sans symptômes s’il venait jusqu’à nous.
Quelques études mettent de l’avant des souches bactériennes précises pouvant potentiellement diminuer les symptômes de la gastro, mais les résultats sont encore mitigés, quoique dans certains cas, on a vu une amélioration de l’état général et une diminution des diarrhées. L’utilisation d’entrée de jeu d’un probiotique pour la gastroentérite aigüe n’est pas soutenue par des données provenant d’études contrôlées randomisées.
En revanche, une vaste littérature existe sur les moyens à prendre pour que nos défenses immunitaires soient plus vigilantes. À débuter par nos habitudes de consommation, un facteur quasiment 100% contrôlable. Une bonne nouvelle malgré tout!
Les lignes de défenses immunitaires « contrôlables »
Le mucus
Saviez-vous que les cellules intestinales étaient protégées par une épaisse couche de mucus? Elles le fabriquent par elles-mêmes afin d’assurer une meilleure défense contre toute attaque provenant de l’extérieur.
À la lumière de son importance, il nous appartient en tant qu’hôte, de nourrir adéquatement notre microbiote intestinal, ces micro-organismes qui habitent votre tube digestif. Sous une alimentation végétale plus précisément, ces bactéries fermenteront les fibres alimentaires et les prébiotiques et cette action permettra de produire des acides gras à chaîne courte. Ces molécules serviront de sources d’énergie aux cellules intestinales afin qu’elles produisent plus de mucus et améliorent ainsi notre protection dans son ensemble.
Les jonctions serrées
Pour laisser entrer les acides aminés provenant des protéines, le glucose, les vitamines et minéraux ainsi que les autres substrats alimentaires dans le sang, les cellules intestinales doivent créer de petites ouvertures dans la grande barrière qu’elles constituent. Ce sont de petites portes qui peuvent s’ouvrir et se fermer sous l’action de ce qu’on appelle « les jonctions serrées ». Tel que son nom l’indique, on apprécie lorsque ces structures demeurent imperméables et s’ouvrent au moment venu. Le contraire voudrait qu’elles restent ouvertes en tout temps et cela donnerait un accès VIP aux « mauvaises » bactéries dites pathogènes et aux substrats alimentaires moins bien digérés pour passer de l’extérieur vers l’intérieur. S’en suivrait une réaction du système immunitaire devant ces intrus et potentiellement, l’appel de molécules inflammatoires si cette situation devenait chronique. À son tour, l’inflammation chronique ainsi créée pourrait endommager les jonctions serrées et nous amener graduellement dans un « cercle vicieux » d’inflammation. Il devient donc important que ces petites portes soient en parfait état afin que leur travail ne soit pas compromis. Un apport adéquat en protéines et en eau assure le maintien de leur structure et la vitamine D est impliquée dans leur intégrité.
Agissons là où on le peut
Concrètement, suivre le modèle de l’assiette santé permet de faire le plein d’une juste quantité de protéines à tous les repas et de fibres alimentaires au quotidien.
Ajoutons à cela les aliments fermentés pour une meilleure diversité bactérienne et donc un microbiote intestinal plus dévoué à notre cause. Parmi ceux-ci, notons la choucroute, le Kimchi, le kéfir, le miso pour ne nommer que ceux-là de même que les pots à boire de BioK+ qui en plus d’être un probiotique reconnu, contient une matière de riz, de soya, de pois ou de lait fermenté selon la saveur choisie. Les probiotiques contenus dans le produit ont eu aussi leurs effets sur nos défenses immunitaires en venant prêter main forte aux bactéries bénéfiques déjà présentes au sein de notre microbiote intestinal. Un duo à ne pas négliger.
Afin de faire croître les familles de bactéries productrices d’acides gras à chaîne courte, ces molécules dont il a été question plus tôt, l’ajout de végétaux colorés et de prébiotiques (ail, oignon, betteraves, courges d’automne, asperges, légumineuses, sarrasin, bananes, bleuets, pommes, etc.) dans votre assiette au quotidien se doit d’être considéré.
Je ne sais pas pour vous, mais de mon point de vue, l’intégration de ces quelques conseils me fait dire « et si on mettait toutes les chances de notre côté »!
Références :
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Freedman SB, Xie J, Nettel-Aguirre A, Pang XL, Chui L, Williamson-Urquhart S, Schnadower D, Schuh S, Sherman PM, Lee BE, Gouin S, Farion KJ, Poonai N, Hurley KF, Qiu Y, Ghandi B, Lloyd C, Finkelstein Y; Pediatric Emergency Research Canada Probiotic (PERC) Regimen for Outpatient Gastroenteritis Utility of Treatment (PROGUT) Trial Group. A randomized trial evaluating virus-specific effects of a combination probiotic in children with acute gastroenteritis. Nat Commun. 2020 May 21;11(1):2533.
Mahmoud El Homsi. (2007)
Mahmoud El Homsi. ETUDE DES MECANISMES DE REGULATION DE LA SECRETION ET DE L’EXPRESSION DES MUCINES GASTROINTESTINALES PAR LA LEPTINE. Biochimie [qbio.BM]. Université Claude Bernard - Lyon I, 2007. Français. fftel-00181750